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Nicolas de Vaulx

Nicolas de VAULX

Qu'est-ce qui vous a initialement inspiré à vous spécialiser dans la photographie animalière, et comment cette passion a-t-elle évolué au fil du temps ?

 

Nicolas de Vaulx : La photo animalière est avant tout venue de mon amour et besoin de grands espaces.  Cela m’a amené à  parcourir le monde pour photographier la faune sauvage, souvent menacée dans ces milieux. Combien d’heures passées à côtoyer et à observer  des lions, des ours, des orangs-outans ou des manchots ? C’est bien connu, quand on aime, on ne compte pas… Pourtant une chose est sûre, le temps passe incroyablement vite en leur compagnie ! Puis mes centres d’intérêt se sont élargis et je me suis aussi intéressé à la faune locale : des renards aux insectes en passant par les cincles plongeurs ou les écureuils roux bien évidemment. 

 


Quels défis spécifiques rencontrez-vous en tant que photographe animalier, et comment les surmontez-vous pour obtenir ces clichés incroyables ?

 

Nicolas de Vaulx : L’exigence augmente avec le temps. Il ne suffit plus de prendre l’animal en photo. Il faut qu’elle raconte si possible une histoire et/ou qu’elle touche par son esthétique ou sa composition. Il faut donc passer encore plus de temps pour tenter d’y arriver :-)


 

En quoi pensez-vous que la photographie animalière peut influencer notre perception et notre relation avec la faune, en particulier dans le contexte des enjeux de conservation actuels ?

 

Nicolas de Vaulx : J’ai de très bons retours lors de mes publications ou expositions. Malheureusement, c’est généralement un public déjà sensible à la cause animale. Je ne pense donc pas que la photo fait directement changer les choses ou les gens. Je pense à revanche que  le succès rencontré par les expositions, les conférences, les publications etc…. amènent peut-être à se sentir moins seul et donne envie d’agir ? Cela rappelle aussi peut-être aux hommes politiques que cette cause touche les gens et qu’elle n’est pas secondaire ? C’est en tout cas ce que j’aime à croire :-)

 

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Qu'est-ce qui, selon vous, rend les écureuils roux si captivants pour les photographes, et avez-vous une expérience particulière ou une histoire amusante liée à la capture d'images d'écureuils roux ?

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Nicolas de Vaulx : Ils sont petits, gracieux, l’oeil vif,  une queue si touffue qu’on aurait envie de s’y perdre et une façon si délicate d’utiliser leurs pattes antérieurs qu’il est difficile de résister ! Pour le photographe animalier, il faut reconnaitre que notre petit rongeur est un bon sujet, aussi bien pour son élégance que son activité intense et diurne.

En passant des heures à les observer, on constate qu’ils ont leurs petites habitudes et rituels.

Concernant un écureuil qui traversait parfois la route pour aller chercher des noisettes dans un noisetier situé de l’autre côté de son territoire habituel, j’ai été très surpris de voir qu’il prenait le temps de s’arrêter et observer la circulation avant de traverser, là où bien d’autres animaux traverseraient tête baissée. C’est peut-être pour ça qu’il est encore en vie malgré ses nombreuses passages. Mais il suffit d’une voiture qui passe à une vitesse trop élevée pour qu’il ait du mal à appréhender et traverser quand même, ce qui lui serait fatal. 

 

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Comment approchez-vous la capture d'images de la nature en milieu urbain, et en quoi pensez-vous que ces photographies peuvent influencer notre perception de la relation entre l'environnement naturel et la vie citadine moderne ?

 

Nicolas de Vaulx : A première vue, la photographie en milieu urbain peut sembler plus facile qu’en pleine nature. En effet, les animaux sont souvent moins farouches car  habitués aux silhouettes et aux odeurs humaines, aux bruits comme aux mouvements perpétuels. C’est effectivement un formidable atout mais ils restent néanmoins sauvages.

On ne pourra donc pas s’émanciper de toutes les règles élémentaires d’approche. Les gestes devront rester lents et mesurés. Comme en pleine nature, il ne faudra pas se diriger droit sur l’animal mais plutôt anticiper ses mouvements, pour que ce soit lui qui vienne à nous.

De même, il sera parfois nécessaire de se fondre dans le paysage ou de rester à la même place, mais là impossible d’envisager la construction d’un affût. Dans la nature, la position allongée peut nous rendre « invisible » avec des habits adaptés alors qu’en ville elle attire le regard ou peut nous mettre en danger, surtout lorsqu’il s’agit de photographie des comportements sur les routes.  

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Nicolas de Vaux

Facebook : nicolasdevaulx

" La nature reste l’endroit dans lequel je passe le plus de temps. Puis est survenue la pandémie et le premier confinement. Tout s’est arrêté brusquement. Il y avait certes l’inquiétude sanitaire mais aussi rapidement la frustration de m’éloigner de la vie sauvage et des grands espaces que j’aime tant. Mon appareil photo allait-il finir sa vie dans un placard ? - dans ces moments-là, on vire à l’excès …. Il y avait 2 solutions : se morfondre ou s’adapter. 

La deuxième solution me sembla plus constructive. 

Si le confinement est une perte de liberté pour l’humain, il est à l’inverse une aubaine pour la vie sauvage. La vie trépidante de nos sociétés se fige momentanément et lui permet de réinvestir certains territoires. Je me fixe alors un nouveau projet : photographier la faune sauvage dans un milieu urbain ou dans un environnement lié à l’homme. Ce défi a donc commencé pendant le confinement mais il est si passionnant et si riche que j’y consacre maintenant encore beaucoup de temps. "

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